Causes et diagnostic

Les causes et le diagnostic : origines et diagnostic des troubles de l’odorat.

Les causes

La cause exacte des troubles de l’odorat reste inconnue chez environ 15 à 20 % des patients. On parle de troubles idiopathiques. A ce jour, les principales étiologies des déficits olfactifs sont les suivantes :

  • Origine post-infectieuse : La plupart des patients deviennent anosmiques au cours d’une rhinite virale et consultent souvent plusieurs mois plus tard pour un trouble de l’odorat. Ces déficits olfactifs pourraient être dus à des rhinovirus. Cette origine de l’anosmie semble toucher plus fréquemment les femmes et s’observe le plus souvent entre 40 et 60 ans.
  • Origine post-traumatique : Les lésions post traumatiques apparaissent souvent après un choc à l’arrière de la tête et peuvent survenir à différents niveaux : au niveau de l’épithélium olfactif, du nerf olfactif, du bulbe olfactif, ou du lobe frontal et temporal du cerveau. Ces déficits olfactifs post-traumatiques concernent des personnes de tous âges.
  • Origine rhinosinusienne : Les troubles de l’odorat sont fréquents au cours des affections rhino-sinusiennes (polyposes nasosinusiennes, tumeurs, rhinites allergiques, rhinites auto-immunes…). Les plaintes associées les plus fréquentes sont une obstruction nasale, un écoulement nasal, des éternuements en salve et des douleurs ou pesanteurs de la face. La perte progressive des performances et sensations olfactives sur plusieurs années et/ou des sensations olfactives fluctuantes sont caractéristiques.
  • Origine congénitale : les anosmies congénitales (qui sont présentes à la naissance) doivent être séparées en anosmie congénitales isolées (arrivant seules), les plus fréquentes, et en anosmies congénitales syndromique (associée à une autre pathologie) parmi lesquelles celles associées au syndrome de Kallmann.
  • Origine neuro-dégénérative : les troubles olfactifs apparaissent précocement dans les maladies neurodégénératives telles les pathologies fréquentes que sont la maladie de Parkinson et la maladie d’Alzheimer. Dans ces deux maladies, les troubles de l’odorat doivent être recherchés car les patients n’en sont pas souvent conscients.
  • Origine liée à l’âge : La diminution normale progressive des fonctions olfactives liée à l’âge est appelée presbyosmie.

Le diagnostic

Le diagnostic des déficits olfactifs repose sur le recueil précis des circonstances d’apparition, un examen clinique et endoscopique minutieux et des examens complémentaires bien codifiés. Tout d’abord, l’interrogatoire qui constitue l’élément d’orientation fondamental. Les points essentiels abordés sont entre autres les circonstances (traumatisme crânien, contexte infectieux, exposition toxique…), le mode d’installation (très rapide après l’incident ou progressif) et une possible réversibilité sous corticothérapie. Ensuite, un examen clinique ORL est complété par l’endoscopie qui permet de visualiser une anomalie intranasale (exemple : polypes, muqueuse inflammatoire ou surinfection). Par la suite, la mesure de l’odorat par des tests olfactifs est effectuée. Si nécessaire, un enregistrement électro-encéphalographique (EEG) en réponse à la stimulation odorante, accompagné par une mesure de la perméabilité nasale (rhinomanométrie) sont réalisés. Ces examens permettent d’établir, de quantifier et de suivre l’évolution du déficit olfactif. L’orientation étiologique repose alors sur l’ensemble de ces informations : histoire clinique, endoscopie, tests olfactifs, EEG. L’imagerie cérébrale peut dans certains cas aider cette orientation étiologique.